Voilà, après plus de 13 000km avec notre maison ambulante, il est temps pour nous de s’en séparer, afin de continuer en bus et de reprendre le confort de dormir dans des auberges. On va se retrouver tout à coup “sans domicile mobile” ;) Comme nous l’avions équipé de A à Z, on s’est vraiment attachés à notre petit van car nous lui avons donné une nouvelle vie dans le monde parallèle des backpackers. Il continuera à faire voyager encore plusieurs générations de backpackers, comme il l’a si bien fait avec nous.
Nous avons décidé de prendre d’assaut Sydney pour la recherche d’acheteurs. En effet, cette grande ville est la principale destination des jeunes qui arrivent en Australie, et qui peuvent avoir besoin d’acheter un van! Nous ne savons pas en combien de temps nous pourrons le vendre, ni à quel prix…
Dès notre arrivée à Sydney, nous commençons par imprimer les annonces, les affichons dans presque toutes les auberges de jeunesse. On se doutait qu’il y avait une concurrence énorme pour vendre un van : nous avons du mal à nous faire une place sur les panneaux d’affichage… Ca sera peut être plus long et plus difficile que prévu. Certains vendeurs sont là depuis 1 mois, n’ont jamais trouvé preneur, et doivent maintenant prendre leur avion de retour dans quelques jours, ils doivent par conséquent baisser le prix pour essayer de récupérer quelques dollars sur leur van. C’est vraiment pas la bonne période… Mais on a quand même quelques avantages par rapport aux autres vans en vente qui ont pour la plupart plus de 300 000km au compteur, de la rouille, pas de clim, et le moteur qui fait des bruits suspects. Le nôtre a seulement 190 000km, la clim, et un moteur en très bon état. On le met en vente à $5400, puis adaptons le prix au marché en le baissant à $5000.
Les affiches sont posées, les annonces sur internet aussi, on n’a plus qu’à attendre en espérant que notre annonce va tirer son épingle du jeux. Au lieux de stresser à ne rien faire, on s’occupe en visitant Sydney, et on tombe tout de suite sous le charme du mélange d’architecture ancienne et moderne, et de ses habitants de toutes origines. Les quartiers ont chacun leur petit charme : King Cross et ses discothèques, clubs de striptease et auberges de jeunesses, Bondi et ses plages pour les surfeurs, le photogénique Opéra de Sydney et le Harbour bridge dans le quartier riche et ancien de The Rocks, Glebe et son ambiance babacool, Chinatown et ses restaurants… bref, il y en a pour tout le monde, on peut facilement perdre du temps à découvrir Sydney.
Bondi Beach et ses surfeurs
King Cross et ses club X
Malgré la beauté de la ville, on galère à vivre dans le van, les nuits à 10°C sont beaucoup trop froides, même avec un pull, écharpe et 3 couvertures. Le fait d’être en ville n’est pas du tout adapté au camping en van, on doit se cacher pour dormir (pas discrets avec la buée sur les vitres le matin au réveil) mais aussi pour se faire à manger (on ne peut pas sortir les chaises et table de camping sur le trottoir). La douche devient un problème au bout de quelques jours (pas assez de soleil pour faire chauffer la douche solaire), donc au bout d’un moment, on a commencé à emprunter les douches d’une auberge où on payait juste pour internet. Tout ceci joue sur le psychologique qui s’y met aussi, on stresse de ne pas pouvoir vendre le van, de perdre beaucoup d’argent dessus, on se fait des fausses joies lors de visites du van, et surtout on ne sait jamais combien de temps ce petit jeu va encore durer. On est des clodos, mais on assume, on comprend maintenant ce que peuvent vivre les sans-abris quand le froid arrive sans aucun endroit pour se réchauffer, mais en moins intense pour nous car nous pouvions manger à notre faim, et avions un toit en carrosserie…
Les affiches sur le van, dans les auberges, et la cuisson des pâtes en plein air!
Au bout d’une semaine, de 3 visites, et d’une proposition que nous avons refusé à $3500, on serait prêts à accepter n’importe quelle offre! Et là, un petit couple de canadiens qui venait d’arriver a craqué sur le van, ils ont voulu l’essayer tout de suite et le prendre dès le lendemain. Tout c’est fait trop rapidement, on pensait ne plus pouvoir le vendre, mais tout peut changer en un clin d’œil, c’est ça aussi l’Australie! Ils nous ont payé en cash $4500, parfait ! “CHAMPAGNE !” euh… non quand même, juste un petit resto pour fêter ça!
On se sent tous nus, on a plus de maison, de lit, de cuisine, ni de moyen de transport. On doit maintenant aller payer nos nuits dans des auberges, et prendre le bus pour finir notre voyage à Melbourne.
En résumé, on a passé une semaine de merde, mais 3 mois complets de pur bonheur. On n’a pas perdu d’argent sur le van en lui même, ni fait de bénéfice direct sur sa vente, mais par contre on a pu voyager et se loger gratuitement tout ce temps en ne payant que l’essence et en étant libre de tout mouvement, prévoir au jour le jour, aller dans des endroits reculés où les bus ne passent pas, dormir au milieu du bush, se réveiller avec une superbe vue sur l’océan, transporter tout notre bordel avec nous…bref, c’est vraiment un truc à faire.
Allez, on a pas résisté de vous mettre les dernières photos pour lui dire au revoir… Bon voyage petit van !
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